Réfugiés ou migrants, la France opposée à tout quota

Réfugiés ou migrants, la France opposée à tout quota

18 mai 2015 Non Par Les_migrants_afrique

Alors que les ministres des Affaires étrangères de l’UE se retrouvent ce lundi à Bruxelles, le secrétaire d’État français aux affaires européennes, Harlem Désir, a mis les point sur les « i » sur la question des quotas de réfugiés, prônés par la Commission.

Le rejet de tout «quota de migrants» économiques formulé par Manuel Valls avait semé le doute: Paris s’opposerait-il aussi à l’idée, poussée par Jean-Claude Juncker, d’appliquer des quotas de réfugiés politiques à chaque pays de l’UE? La clarification est tombée dimanche: la France est contre toute clé de répartition en Europe, qu’il s’agisse des réfugiés ou des migrants.

C’est Harlem Désir, ex-figure de proue de SOS Racisme devenu secrétaire d’État aux Affaires européennes, qui a mis les points sur les «i»: «Il n’y a pas lieu de mettre en œuvre des quotas de réfugiés», parce que ce serait contraire aux règles de l’UE ainsi qu’aux principes de responsabilité et de solidarité qui doivent animer chacun des 28 pays. Le lieu comme le moment de l’explication française étaient choisis: à Bruxelles, au début d’un rendez-vous des ministres des Affaires étrangères.

Des «clefs» chiffrées et fixées à l’avance

La France s’accroche donc à la règle du jeu existante. Au risque de décevoir l’Italie, submergée par l’exode méditerranéen. Mais aussi l’Allemagne, inspiratrice de possibles quotas nationaux. Le «règlement de Dublin», en vigueur, impose aux pays d’entrée de prendre eux-mêmes en charge les arrivants, de traiter les demandes d’asile et d’assumer le renvoi de ceux dont la requête est rejetée. L’équipe Juncker invoque au contraire les arrivées massives que connaît le sud de l’Italie pour pousser, au moins pour les réfugiés, une répartition à 28 selon des «clés» chiffrées et fixées à l’avance.

«Le projet de la commission doit être discuté, poursuit Harlem Désir. Nous voulons que davantage de pays européens fassent l’effort d’accueillir des réfugiés. Mais chaque demande (d’asile ou de protection, NDLR) doit être examinée en fonction de la situation individuelle et des risques que font courir au réfugié la guerre, la persécution ou la dictature. Il n’y a donc pas lieu de mettre en œuvre des quotas (généraux) de réfugiés».

Lefigaro.fr