Arabie Saoudite : Le calvaire d’une domestique sénégalaise

25 août 2015 Non Par Les_migrants_afrique

Arabie Saoudite : Le calvaire d’une domestique sénégalaise

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Alors âgée de 24 ans, élève en classe de 1ere au lycée Abdoul Aziz Sy de Tivaouane, Zeyna Badiane a décidé de partir à l’aventure, en Arabie Saoudite où elle a travaillé comme domestique. Rapatriée pour des raisons de maladie, la jeune fille de retour à Dakar, vendredi dernier, confie dans Cahier vacances de L’Observateur, le calvaire quelle a enduré, trois mois durant.

«J’avais fait ce choix parce que j’étais obnubilée par la somme d’argent que j’allais gagner en travaillant dans ce pays. Je n’ai même pas pris le temps de réfléchir, d’étudier l’offre à cause de la clarté du contrat qui m’avait été soumis».

Un contrat rassurant aussi pour ses parents qui ont donné l’accord pour que Zeyna puisse voyager. Quelques préalables afférents au départ : 35000 FCfa pour faire des tests, 20 000 FCfa pour se faire établir un passeport, 20 000 FCfa pour l’agence de voyage et 200 000 FCfa à la dame qui propose le contrat. Zeyna a déboursé tous ces montants, un investissement qu’elle espérait recouvrer après quelques semaines de travail. Trahie à son arrivée, elle confie avoir été traitée comme un moins que rien, ne mangeant pas à sa faim, devenue objet de maltraitances.

«Elles sont nombreuses les Sénégalaises à être empêtrées dans une situation compliquée, d’autres sont engrossées et tant d’autres vivent des situation difficiles… Je suis tombée malade pendant trois semaines et personne ne voulait m’amener à l’hôpital. Lorsque j’ai interpellé mes patrons, ils m’ont dit que je devais me prendre en charge à partir de ce que j’empochais à la fin du mois. Pourtant, les termes du contrat disent le contraire», proteste la jeune femme.

«Lorsque j’étais en période de menstrues, j’utilisais des morceaux que je ramassais ça-et-là. On me maltraitait comme une moins que rien. On me criait dessus. Si je ne me laissais pas faire, il me frappait comme une gamine. Je ne mangeais pas à ma faim. Sortir, c’était inimaginable. On surveillait mes moindres faits et gestes».

Le pire, c’est la crainte de finir comme un objet sexuel entre les mains des arabes. Et Zeyna redoutait le viol à chaque fois, par son nouveau patron où elle débarque après l’étape de l’agence.

«Ils m’ont amenée chez un homme, soi-disant, qui devrait me trouver du travail. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’inquiéter. Je me demandais si on m’avait pas vendue. Je n’étais pas rassurée par l’Arabe avec qui on m’avait mise en rapport pour me trouver du travail. Il voulait, tous les jours entretenir des rapports sexuels avec moi. Mais je refusais catégoriquement. Il m’a fait subir toute sorte de calvaire. 15 jours durant, je travaillais comme domestique. Pas de sommeil. Je travaillais comme une bête de somme, et l’homme ne tolérait pas que je bénéficie de repos. Lorsque je me couchai, je mettais plusieurs habits pour ne pas être prise au dépourvu…»n raconte-t-elle.

Finalement, Zeina a pu s’échapper avec l’aide d’une personne, elle a pu regagner l’agence avant d’être finalement rapatriée pour maladie grave.

«J’appelle les autorités à prendre leurs responsabilités, pour défendre nos compatriotes qui souffrent énormément. Ce n’est pas seulement la dame O.T. qui emmène des filles, il y a d’autres réseaux qu’il faut démanteler», dénonce-t-elle.

Momar Mbaye-Seneweb.com