Le coup de gueule de Boubacar Sèye, président de Hsf : «Il nous faut encore combien de morts pour réagir ?»

17 septembre 2015 Non Par Les_migrants_afrique

Le coup de gueule de Boubacar Sèye, président de Hsf : «Il nous faut encore combien de morts pour réagir ?»

Le coup de gueule de Boubacar Sèye, président de Hsf : «Il nous faut encore combien de morts pour réagir ?»

Boubacar Seye, président de l’organisation Horizon sans frontières (Hsf), n’a pas cherché DE midi à quatorze heures pour expliquer la recrudescence des meurtres des Sénégalais dans le monde. Selon lui, notre pays ne met pas beaucoup de pression sur les autorités des pays d’accueil pour éviter de tels actes. Il propose ainsi la création d’un super ministère chargé exclusivement des Affaires migratoires.

D’emblée le président de la section sénégalaise de Horizon sans frontières (Hsf) s’est offusqué de constater que la liste macabre s’allonge de jour en jour. Et, selon lui, le meurtre de Mor Sèye rappelle le double assassinat de Mor Diop et de Modou Samb à Florence (Italie),
le 13 décembre 2011.
«Ce crime que nous condamnons dans les termes les plus fermes, aurait pu s’éviter si le Sénégal avait maintenu la pression auprès des autorités italiennes. Mais hélas», a regretté Boubacar Sèye. «Il nous faut encore combien de morts pour que ce régime réagisse?», a-t-il martelé.
Pour le tampon local de Hsf, malgré les hommages, condamnations et appels au secours, il n’y a jamais eu une enquête sérieuse pour élucider les circonstances de ces crimes.
«La diplomatie sénégalaise en charge du dossier n’a jamais eu le courage de faire pression, encore moins d’envoyer une délégation d’enquêteurs comme la France vient de le faire avec ce crash de Senegalair», relève-t-il.
C’est la raison pour laquelle, «Horizon sans frontières regrette un Etat avec du sang de navet dans les veines pour défendre ses ressortissants.»
Très en verve, notre interlocuteur a écarté l’idée d’existence d’une politique migratoire dans notre pays. «Il n’y a jamais eu de politique migratoire au Sénégal. Ici, il y a le terme de Sénégalais de l’extérieur qui ne veut rien dire», soutient-il en indiquant que cette politique n’a pas pris en compte les milliers de Sénégalais qui meurent en Méditerranée et ceux qui sont en train de mourir dans le désert.
Etayant ses propos, M. Sèye d’ajouter : «Le ministère ne prend pas en charge l’émigration dans toute sa complexité et dans ses dimensions géopolitique et géostratégique qui renferment deux problématiques : paix et sécurité et de la dignité et de l’intégrité humaine.»

«Pour un super ministère des Migrations internationales et de l’Intégration»

Pis, le représentant de Hsf au Sénégal a fustigé la politisation progressive de cette affaire. «On utilise ces sénégalais de l’extérieur comme grenier politique. C’est ce qui explique ces slogans et promesses», décrit-il. Regrettant avec la dernière énergie cette situation, Boubacar Seye a proposé la création d’un ministère autonome chargé exclusivement des Affaires migratoires. «Il faudrait dans ce pays l’émergence, le plus rapidement possible, la création d’un super ministère des Migrations internationales et de l’Intégration», pense notre interlocuteur. Parce, rappelle-t-il, «42% des migrations inter africaines sont dirigées vers l’Afrique de l’Ouest et le Sénégal attire de par sa stabilité sociale.»
Mieux, explique M. Sèye, il faut une stratégie novatrice basée sur une diplomatie non gouvernementale spécifique aux questions migratoires et qui sera pluri-acteurs parce que la diplomatie sénégalaise a échoué. «Le Sénégal est un laboratoire de mixité et de migration. Et vu la transversalité du dossier migratoire dans le domaine de l’enseignement supérieur, en la matière, le Sénégal est une mosaïque multiculturelle. C’est pourquoi, nous proposons un super ministère autonome qui n’a rien à voir avec la diplomatie», conclut le président d’Horizon sans frontières.

dakaractu