ITALIE: BRESCIA, LES TAXIS CLANDOS SENEGALAIS DIVISENT LES AUTORITES

9 juillet 2015 Non Par Les_migrants_afrique

ITALIE: BRESCIA, LES TAXIS CLANDOS SENEGALAIS DIVISENT LES AUTORITES

imag7Brescia seconde grande ville de la région Lombardie aprés Milan est aussi la première ville “sénégalaise” en Italie.Et pourtant jusqu’au milieu des années 80 il était difficile de rencontrer un noir dans les rues de cette ville et en 30 ans les sénégalais ont “coloré” cette ville du nord d’Italie trés ancrée dans ses anciennes traditions .On y parle encore le dialecte local “bresciano” et l’accent particulier de ses habitants et leurs manières de prononcer les mots de la langue italienne les font distinguer facilement sur le plan national.

Nos compatriotes font partie maintenant du décor et certains autochtones peinent à s’en accomoder.

Depuis plusieurs années la ville, disons la communauté sénégalaise de cette ville a vu défiler tous les artistes et musiciens en provenance de notre pays. Et le regretté Ndongo Lo a immortalisé cette ville à travers un de ses tubes wolofisant ainsi le nom de la ville “Beressia”.

Une question revient souvent à l’esprit: pourquoi cette sénégalisation de cette partie de l’italie ?

Un rappel historique pour comprendre. La zone est le lieu d’implantation depuis la fin de la seconde guerre mondiale de petites entreprises dans le secteur métallurigique et de l’armement léger et à ce titre la fameuse marque de pistolet Beretta est un symbole de la ville.

Ces industries ont connu leur boom dans les années 80 et par conséquent fortement consommatrices de main d’oeuvre à bon marché.Mais le deuxiéme facteur qui a déclenché le deferlement des sénégalais dans cette zone distante de plus de 100 km de Milan est certainement la disponibilité durant ces années de logements pour ouvriers contrairement aux autres villes de la région ou les émigrés campaient dans les gares et les hotels de fortune.

 la fameuse résidence Prealpino

La résidence Préalpino de Brescia a été l’élément déclencheur de l’émigration sénégalaise dans la province. Au début construit pour acceuillir les jeunes ouvriers venant du sud du pays cette résidence à bon prix a commencé à acceuillir aussi les travailleurs sénégalais au début des années 80 et quelques années aprés littéralement “colonisée” par nos compatriotes.

 Prealpino: le jour du deguerpissement en 2009

Jusqu’à sa destruction en 2009 la résidence était devenue un vrai “senegalese town” et pas seulement residentiel mais aussi le plus grand centre commercial et le le lieu d’èclatement des importations des produits locaux en provenance de notre pays.C’est dommage qu’on ait pas su bien manager cet aspect trés important de l’économie de la diaspora et de notre pays.

Brescia est le “berceau” de l’émigration sénégalaise en Italie. Malgré la dislocation et la destruction de la résidence Préalpino, la ville dispose aujourdhui son retaurant sénégalais sur la Via Milano, lieu de rendez vous de la commuanuté,le plus grand centre et dahira mouride du pays et le comble d’un garage de taxis clandos en plein centre ville et devant la gare ferroviaire de la ville.

La nature a horreur du vide et devant les difficultés de déplacement public dans la province, nos compatriotes connus pour leur ingéniosité dans la débrouillardise ont mis en place un vrai systéme de transport privé intra-communautaire. Et ils l’ont fait avec beaucoup d’audace proprement devant la station ferroviaire situé dans le centre historique de la ville. Ignoré voire toléré au début ce garage clando des sénégalais a attiré la colère des taxis réguliers regroupés au sein de la Coopérative Taxi de Brescia. A partir de 2013 des centaines de plaintes des titulaires de licences régulières ont rempli les bureaux de la “questura” de Brescia.Et devant la lenteur de la rèaction des autorités de la Police d’Etat, les taximens ont démarché et obtenu la collaboration et la complicité des politiciens locaux et de la police locale pour venir à bout de ces sénégalais audacieux. En 2013 et 2014 la Police Municipale a déclenché les opérations “Yellow Taxi 1” et Yellow Taxi 2” de sequestre des voitures des sénégalais et d’amendes de ces opérateurs d’un autre monde à l’heure du débarquement du géant américain des taxis Ubber. Les méthodes de la police locale ont été à la limite des procédures légales et c’est à ce moment que nos chauffeurs “clandos” ont compris les menaces énormes qui pesaient sur eux et qu’il ne suffit pas simplement d’audace et que chaque corporation a naturellement besoin de protection et d’assistance juridique pour survivre.

Un jeune avocat trés poche des mileux syndicaux a pris l’affaire en main et a porté l’affaire devant les cours et tribunaux de la ville et présentant les méthodes cavalières et illégitmes de la police locale. Le juge a cassé les décisions communales , amendes et sequestres mis hors circuits.

Quelle sera la prochaine réaction des titulaires de licence et de leurs alliés communaux? La question reste entière.

En attendant les taxis clandos continuent insouciemment leur boulot et continuent leur service de transport ethnique des émigrés africains.